Le hasard a voulu que l’implantation de Caulerpa taxifolia se produise dans une région de Méditerranée où existe une forte concentration de biologistes marins. Le phénomène, grâce au soutien financier des communes, des régions, des Etats et de l’Union européenne, a pu être étudié dès son origine. Actuellement, après dix années d’étude, les connaissances sur les différents aspects de l’algue et de son développement sont importantes. Il s’agit en fait, aujourd’hui, de l’espèce marine envahissante la mieux documentée au monde.
Caulerpa taxifolia : éléments de synthèse (partie 6/6)
Inconnue de Méditerranée il y a encore 15 ans, la souche méditerranéenne de Caulerpa taxifolia a suscité une forte mobilisation des chercheurs méditerranéens et européens de nombreuses disciplines.
Cette mobilisation s’est faite dans le cadre de programmes régionaux, nationaux et de deux programmes européens ; elle a permis la collaboration, aux côtés des universités, de l’ensemble des grands organismes de recherche en France (CNRS,IFREMER, INRA), en Espagne (CSIC), en Italie (CNR, ICRAM, ENEA), en Croatie (IOF) et en Tunisie (INSTM). C’est en fait plus de 400 chercheurs qui ont été impliqués dans des recherches sur le phénomène.
Les financements qui ont permis de réaliser l’ensemble de ces recherches proviennent de la Commission européenne, des états – {via} leurs ministères de l’environnement ou leurs organismes de recherche (CNRS, IFREMER, INRA, Universités, pour la France) -, des collectivités locales (régions, départements communes) ou même de certaines entreprises privées. Ces financement représentaient environ 16 millions de Francs français (dont la moitié correspond à l’implication de chercheurs salariés par l’état) pour les deux programme européens entre 1994-1995 et 1996-1999.
Les résultats de ces différents travaux ont été présentés dans de nombreuses publications scientifiques (dont 65 dans des revues internationales à comité de lecture très sélectifs) ou lors de colloques internationaux. Des rapports de synthèse ou des documents d’information ont en outre été réalisés à l’attention des décideurs. Les connaissances les plus utiles ou les plus importantes ont, enfin, été diffusées sous la forme de documents grand-public.
De nombreuses réponses ont bien sûr été apportées par l’ensemble de ces travaux : biologie et écologie de l’algue, origine du phénomène, cinétique, états de l’expansion, risques pour l’homme, les activités humaines ou l’environnement et stratégie du contrôle. Egalement, la communauté scientifique à montré son aptitude à organiser rapidement un réseau d’échange et de collaborations afin d’apporter rapidement des réponses aux questions soulevées par un phénomène imprévu.
Suivi cartographique de l’expansion de Caulerpa taxifolia en Méditerranée. Situation au 31 décembre 1997. LEML-UNSA publ., 1998
238 pages.|
Il reste bien sûr de nombreux aspects encore inconnus et à préciser sur Caulerpa taxifolia elle-même, sur l’évolution des milieux qu’elle colonise et sur les moyens de contrôle. On peut toutefois considérer que les travaux futurs ne modifieront pas de manière fondamentale les grands traits de la connaissance actuelle du phénomène. Ils devraient, en revanche, permettre de consolider des protocoles d’action pour son contrôle.
Le texte de ce document est issu du document suivant : BERNARD G., GRAVEZ V., & BOUDOURESQUE C.F., 2000.- Caulerpa taxifolia : éléments de synthèse. Plaquette Direction Régional de l’Environnement, PACA, Programme LIFE DG XI – 95/FA.3.1./EPT/782 & GIS Posidonie. GIS Posidonie publ., Marseille, Fr. : 28 p.