Cet article fait partie d’une grande série sur le thème des végétaux, peuplements et paysages marins menacés de Méditerranée. L’ensemble de ce travail a été publié en 1990 sous la forme d’un ’Livre Rouge’ dans les Séries techniques du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (voir référence complète ci-dessous).
Structure et dynamique
Les peuplements à Cystoseira mediterranea s’installent dans les rochers assez battus, bien illuminés, en milieux non pollués et stables, toujours au dessous de l’étage médiolittoral et jusqu’à 1 m de profondeur. On distingue trois ou quatre strates de végétation parmi lesquelles de nombreux animaux tels que Mytilus, Balanus et quelques hydraires et éponges sont présents. La strate arborescente est constituée par la phéophycée Cystoseira mediterranea qui se fixe par un disque adhérant au substrat. Les stipes qui partent de ses bases peuvent atteindre quelques centimètres de longueur et sont souvent recouverts par diverses espèces épiphytes, Jania rubens, en particulier. Bases et stipes se maintenant pendant plusieurs années, la dynamique de la communauté est marquée par le cycle annuel des rameaux. Leur développement est maximal au printemps (BALLESTEROS, 1988b). De nombreuses algues épiphytent les rameaux, surtout en été. La strate encroûtante basale et les espèces arbustives du substrat ont une dynamique inverse à l’espèce dominante.
Situation géographique
Les peuplements à Cystoseira mediterranea sont bien développées sur la Costa Brava (nord-est de l’Espagne) (Ballesteros, 1984), le littoral Leventin (en particulier dans le secteur d’Alicante) (BOISSET, com. verb.), la côte des Albères (FELDMANN, 1937), Naples (CINELLI et al., 1976) et les Baléares (RIBERA, 1983). En Tunisie, les peuplements de l’espèce sont observés à Béchateur et Bizerte (OUAHCHI, 1977), au Cap Zebib et La Marsa (MENEZ et MATHIESON, 1981), à Carthage (BEN ALAYA, 1970) et à Sidi Bou Saïd (BEN MAIS, com. verb.)
Menaces
Cystoseira meditarranea est très sensible à la pollution et elle disparaît autour des grandes villes et des zones industrielles. Le peuplement à Cystoseira mediterranea est alors susbtitué par un peuplement moins structuré et moins riche, floristiquement dominé par Corallina elongata (BALLESTEROS et al., 1984). Aussi, l’action, humaine directe, en arrachant les pieds des Cystoseira pour ramasser les moules, est considéré dans quelques zones touristiques, comme une menace.
Cet article est issu d’un travail réalisé pour le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et l’IUCN par les GIS Posidonie en Collaboration avec de nombreux chercheurs méditerranéens et publié sous le titre : Livre Rouge “Gérard Vuignier” des végétaux, peuplements et paysages marins menacés de Méditerranée. 250p. Par BOUDOURESQUE C.F., BALLESTEROS E., BEN MAIZ N., BOISSET F., BOULADIER E., CINELLI F., CIRIK S., CORMACI M., JEUDY DE GRISSAC A., LABOREL J., LANFRANCO E., LUNDBERG B., MAYHOUB H., MEINESZ A., PANAYOTIDIS P., SEMROUD R., SINNASSAMY J.M., SPAN A., VUIGNIER G., 1990. MAP Technical Reports Series N°43, UNEP, Athens, PNUE, IUCN & GIS Posidonie.