En dépit d’un effort de recherche considérable à l’échelle mondiale, les résultats concrets des réimplantations de phanérogames marines restent contrastés. Bien que le pourcentage d’échec soit élevé, on peut considérer qu’il existe aujourd’hui un corpus méthodologique fiable pour la réimplantation des principales espèces de phanérogames marines (cf. expérimentations comparées actuellement réalisées dans le cadre du programme RenforC en Corse). La croissance très lente de Posidonia oceanica fait que, après plusieurs décennies après les premières expérimentations en Méditerranée, il n’existe pas encore de véritable herbier reconstitué à partir de réimplantations. (La situation est différente au Japon et aux USA où des réimplantations se sont faites à une échelle plus importante). Les coûts peuvent sembler élevés mais pourraient sans doute diminuer dans le cas d’opérations de taille significative. Comparés aux coûts d’autres opérations de préservation de la qualité des milieux ou de restauration des écosystèmes littoraux, ils sont acceptables. En fait, le principal frein aux opérations de réimplantations de phanérogames marines n’est pas un obstacle méthodologique ou financier. Trop souvent, les opérations de réimplantation n’ont pas été couplées à une réflexion globale sur la mitigation ou la réhabilitation. Un code de conduite précis et un arbre décisionnel ont été rédigés à la demande du Ministère de l’Environnement par Boudouresque et al., 2021. La réimplantation des phanérogames marines constitue un outil efficace, à la condition qu’un processus décisionnel cohérent soit mis en œuvre, dans le cadre d’une gestion intégrée des milieux littoraux à l’échelle régionale.
d’après Charles-François Boudouresque (2001) : “La restauration des écosystèmes à phanérogames marines”. Ifremer Actes de colloques n°29, Brest 8-9 novembre 2000.